Dans le domaine du Design, un terme revient souvent dans la bouche des experts sans qu’ils ne prennent réellement le temps de l’expliquer : “affordant”.
A tous les profils techniques, je tiens à expliquer que non l’affordance n’est pas une fonctionnalité que le produit doit avoir.
L’affordance est un terme dérivé du mot anglais to afford : se permettre de, avoir les moyens de, s’offrir. Le concept est né dans les années 70’ à partir des travaux sur la perception de J. GIBSON. Il explique que lorsque l’on observe un objet, nous sommes plus intéressés par les opportunités d’actions qu’il nous offre que par ses propriétés physiques. Il définit donc l’affordance comme “la capacité d’un objet à suggérer sa propre utilisation”.
Un peu plus tard D. NORMAN, adaptera cette définition et en fera un principe essentiel en ergonomie des interfaces. De façon très simple il explique qu’un composant doit indiquer à l’utilisateur la façon dont il doit l’utiliser. Par exemple un bouton doit suggérer le fait que l’on puisse cliquer dessus, mais aussi le résultat qui découle de ce clic. On peut alors le relier à la notion d’intuitivité.
Certains auteurs parlent d’affordance cachée lorsque l’utilisation d’un objet n’est pas si évidente qu’il n’y paraît. Dans l’exemple ci-dessous, la partie colorée de la brosse à dents permet de mesurer la quantité de dentifrice nécessaire pour un brossage.
La notion d’affordance est liées aux caractéristiques de l’utilisateur. En effet, si la chaise propose un espace d’assise pour l’homme, un serpent va choisir de s’y enrouler. De même, un petit animal vera un buisson comme un refuge pour se cacher d’un prédateur, tandis qu’il sera un obstacle pour un animal plus gros.
RÉFÉRENCES
- The design of Everyday Things, Donald Norman, 2013 (actualisé)
- The theory of affordances, James J. B-Gibson, 1977